La danse du bélé

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Le Bèlè est une forme d'expression artistique profondément enracinée dans la culture de la Martinique, une île des Antilles françaises.

Qu'est ce que la danse du bèlè ?

C'est une danse traditionnelle rythmée, accompagnée par les tambours à peau de vaches, et caractérisée par des mouvements gracieux et envoûtants.

Le Bèlè est bien plus qu'une simple danse ; c'est un symbole de l'identité martiniquaise, témoignant de l'héritage africain, indien et européen de l'île, ainsi que de sa résilience et de sa créativité au fil de l'histoire.

En tant que patrimoine culturel précieux, il occupe une place centrale dans les rituels, les célébrations et les festivités de la Martinique, tout en étant un moyen essentiel de transmettre les traditions aux générations futures. Son importance culturelle réside dans sa capacité à unir le peuple martiniquais, à exprimer leur identité et à préserver leur héritage, faisant ainsi du Bèlè un trésor inestimable pour l'île et au-delà.

Les racines africaines et influences indiennes et européennes dans la danse du bèlè

Les racines africaines du Bèlè remontent à l'époque sombre de l'esclavage, lorsque les esclaves africains ont été déportés vers la Martinique. Ils ont apporté avec eux leurs traditions culturelles, y compris leurs danses rythmées et leurs percussions.

Le Bèlè puise donc une partie de ses origines dans les danses et les rythmes africains, qui ont été préservés et transmis de génération en génération malgré les conditions difficiles de l'esclavage.

Par ailleurs, nous y retrouvons aussi des rythmes amérindiens car avant que la Martinique soit habitée par les Africains ramenés de force, il y avait un autre peuple qui y vivait : Les kalinago.

Ces derniers avaient aussi les propres traditions, ainsi que leurs propres danses dont on retrouve quelques pas dans certains rythmes de Bélè.

Outre les influences africaines et amérindiennes, le Bèlè a également été enrichi par les apports des travailleurs indiens et européens qui sont venus en Martinique.

Les Indiens ont apporté leur propre style de danse, leurs chants et leurs instruments de musique, contribuant ainsi à diversifier les formes artistiques locales.

Enfin, les Européens ont également eu une influence sur cette danse, notamment à travers l'introduction de nouveaux instruments de musique et de certaines danses sociales de l'époque coloniale.

Ainsi, le Bèlè est le fruit d'un riche mélange culturel, résultant de l'interaction entre les traditions africaines, indiennes et européennes.

Cette fusion unique d'influences ethniques a permis à la danse du Bèlè de devenir un symbole puissant de l'identité martiniquaise, soulignant l'importance du multiculturalisme dans la formation de la culture de l'île.

L'évolution du Bèlè à travers l'histoire martiniquaise

Il faut savoir que cette danse est née sur les plantations martiniquaises. Elle était notamment utilisée par les esclaves pour se défouler mais aussi pour montrer leur résistance face aux colons blancs. Car ces derniers ne voulaient pas qu’ils pratiquent cette danse qui leur permettaient de se rassembler, et d’y véhiculer de potentielles idées d’évasion ou de rébellion.

Au fur et à mesure du temps, le Bèlè s’est pourtant imposé dans la tradition et la culture Martiniquaise, devenant outils fort, utilisé pour fédérer le peuple.

Il est appris par les plus jeunes à l’école, dansé sur des scènes internationales et peut être choisi comme option lors des épreuves du baccalauréat.

C’est une grande révolution pour une danse, qui à l’origine était proscrite.

Les rythmes envoûtants des tambours

Les rythmes envoûtants des tambours sont au cœur de la danse du Bèlè en Martinique. Joués sur les tambours fait à base de « Bwa fouyé », c’est-à-dire ces rythmes captivants créent une ambiance envoûtante et entraînante, incitant les danseurs à se laisser emporter par la musique. Les tambours, fabriqués à partir de peaux de cabri ou mouton tendues sur des fûts de bois, produisent des sons puissants et rythmés, évoquant les origines africaines de cette danse traditionnelle. Ces rythmes énergiques sont la base sur laquelle les danseurs s'expriment, transmettant l'essence même du bèlè et forgeant ainsi le lien profond entre la musique, la danse et la culture martiniquaise.

Les éléments caractéristiques du bèlè

Le Bèlè se danse à 8 + un joueur de Tambour appelé « Tanbouyé ».

Le Tanbouyé est le maître de la ronde de Bèlè, c’est lui qui va donner le ton, et qui va décider des changements de pas des danseurs.

De plus, il faut des choristes que l’on appelle les « répondè ». Ces derniers vont répondre toujours la même chose durant toute la chanson au soliste.

Enfin, pas de Bèlè sans « Ti Bwa », qui est un instrument de musique, fait des deux bâtons de bois séparés, que l’on va battre en rythme, toujours au même rythme, sur la partie en bois du tambour durant toute la chanson.

Il faut savoir que le Bèlè se danse pieds nus avec une jupe ample pour les filles et un pantalon pour les hommes. Par respect, il n’est pas possible de porter des shorts.

Le dernier élément de la tenue, et pas des moindre, est le carré madras. C’est un morceau de tissu madras, coupé en carré se nouant à la ceinture des danseurs filles comme garçons.

Le rôle du bèlè dans les rituels et cérémonies

Souvent, dans les quartiers étaient organisées des « rondes de Bèlè », c’est-à-dire des soirées autour de cette danse. Elles permettaient à tous ceux qui travaillaient, s’occupaient des enfants ou des maisons de venir se défouler durant quelques heures dans un lieu convivial et de partage gratuit. Chacun emmenait grâce aux moyens qu’il avait.

Jusqu’à maintenant, des soirées Bèlè sont organisées par les associations, afin de fédérer les Martiniquais, de leur offrir un moment de déconnexion et surtout de ne pas perdre une danse qui fait partie de l’essence même de la culture. Il faut savoir que le Bèlè est en réalité un ensemble de plusieurs danses dont la plus connue est le « Bèlè Kourant » ou « Bèlè cho ».

Chaque danse à une signification, et intervient à un moment bien précis :

Par exemple, le Bèlè Cho est plus festif, plus entrainant. Il est plutôt utilisé lors des célébrations. Lors d’une ambiance plus calme, les danseurs et le tanbouyé vont privilégier le « Bèlè lisid ». Ce dernier est plus lent mais tout aussi majestueux à voir.

Enfin, il y a la Kalenda, pour ne citer qu’eux. Cette danse est réalisée seule pour le danseur face au tambour. C’est le danseur qui mène, de ce fait celui peut faire passer le message qu’il veut : joie, colère, ras-le-bol, etc.

Le bèlè contemporain : entre tradition et innovation

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Le Bèlè est une danse en constante évolution mais qui pour autant ne perd pas son âme. Utilisé très souvent pour dénoncer, les paroles des chansons utilisées sont très engagées et actuelles. De ce fait, ces dernières peuvent très bien parler de grèves ayant eu lieux il y a 50 ans comme de l’augmentation des prix actuelle.

Par ailleurs, la bases des pas de Bèlè ne changent pas mais ont différentes variantes en fonction de la personnalité du danseur et de son humeur du jour.

Par exemple, le danseur peut décider de réaliser son pas et d’y rajouter un petit saut à chaque fois. L’important est que cela ne dénature pas le pas en question et ne soit pas irrespectueux pour son cavalier et le tanbouyé.

Le Bèlè à travers le monde

Bien que très répandu en Martinique, présent dans toutes les fêtes patronales par exemple, le Bèlè a su se rendre indispensable.

Cette danse célèbre est bien souvent mise à l’honneur sur la scène internationale. Des ballets se sont créés et participent à de grands évènements comme la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde 2022 au Qatar.

Conclusion

En conclusion, le Bèlè fait partie de l’identité martiniquaise et est ancré dans le patrimoine de l’île.

Cette danse aux messages multiples est pratiquée des grands comme des petits. De nombreuses associations tiennent à préserver cette richesse en l’exportant et en le faisant découvrir de tous.

Il est du devoir de tout un chacun, à son tour de perdurer cette tradition afin de la préserver pour les générations futures.