La maison du Bèlè, point d’ancrage du patrimoine culturel de l’Archipel Caribéen, au coeur de la ville de Sainte marie. La Martinique d’aujourd’hui est le fruit d’une histoire extrêmement dense. L’archipel Caribéen a toujours tout fait pour conserver ses racines culturelles, ses traditions ancestrales, ainsi que son patrimoine naturel. Néanmoins, de nombreuses civilisations ont peuplé l’île au fil de l’histoire. Le plus grand bouleversement restera immanquablement les 200 ans de colonisation qu’a connue l’île, entre 1635 et 1848. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’histoire fascinante du bèlè, ne manquez pas les articles à suivre.
La naissance du bèlè en Martinique
Le bèlè est en quelque sorte l’héritage des diverses civilisations qui ont côtoyé la Martinique. C’est une musique empreinte de cultures très différentes, notamment congolaises, sénégalaises, mais surtout africaines. On ne peut pas vraiment dire que le bèlè soit le résultat d’une mixité de cultures. Il est le fruit de différentes influences qui ont contribué, au fil des ans, à créer le bèlè que nous connaissons actuellement. Imaginez un bœuf entre musiciens ou chanteurs de différentes couleurs vocales, de signatures artistiques personnelles. Chacun y va de sa propre culture et le résultat donne un nouveau courant musical. Dans ce cas précis, c’est comme ça que nous avons assisté à la naissance du bèlè. Son influence sur l’Archipel a été telle, qu’un édifice entier lui est consacré depuis le début des années 2000, La Maison du Bèlè.
La Maison du bèlè à Sainte marie
La ville de Sainte-Marie accueille la maison du bèlè, lieu de convivialité, où l’on se souvient, où l’on honore ses anciens, où l’on célèbre l’héritage culturel de plusieurs siècles d’histoire. Véritable point d’ancrage de la culture caribéenne, la Maison du bèlè accueille les locaux et les touristes autour de musiques, danses et chants de la culture locale. C’est un lieu de partage, de transmission du savoir-faire et de l’histoire des anciens. Une exposition permanente est également installée sur place, depuis la création de la Maison du Bèlè, en février 2003. Vous pourrez y observer des portraits des plus illustres défenseurs du bèlè, animant les quartiers la nuit tombée depuis leur plus tendre enfance. Si vous souhaitez vous imprégner un peu plus du patrimoine local, la Maison du bèlè propose des cours de danse et de tambours. Avis aux amateurs !
Les défenseurs du Bèlè
On trouve en Martinique des personnalités qui élèvent le bèlè au rang d’art et en font de cette passion leur activité première. Voici quelques personnalités reconnues dans le milieu du bèlè et du tambour traditionnel.
- Emmanuel Casérus dit Ti Emile ou Ti Milo
Ce chanteur, danseur et compositeur très reconnu dans la culture bèlè.
Originaire de Bezaudin à Sainte-Marie, il a popularisé le bèlè samaritain. Il a exercé plusieurs professions dans les champs de canne à sucre, d’ouvrier agricole à cabrouettier.
Il a également fait une apparition dans le film “La Rue Case-Nègres d’Euzhan Palcy.
- La famille Casérus
Elle est reconnue dans le milieu bèlè en Martinique. On y retrouve de nombreuses figures de ce style musical : Ti Emile, sa mère Madame Victoire Saint-Ange, Evariste, frère de Ti Emile, Félix le cousin célèbre tambouyé, les oncles Koki, Ema et François…
- Victor Treffe
Originaire de Bo Kannal à Fort-de-France, Victor Treffe est un ancien chanteur et lutteur de damyé avant de se tourner vers le bèlè.
Ardent défenseur des traditions martiniquaises, il devient animateur bèlè après une formation à la FOL (Fédération des Oeuvres Laïques). Musicien éclectique, il collabore avec de grands noms de la musique caribéenne et martiniquaise tels que Kassav’, Mario Canonge, ou Kali.
Le 30 mars 2019, il reçoit la distinction honorifique de Maître du Bèlè.
- Ciméline Rangon
Cette future chanteuse de bèlè commence à travailler dans les champs dès l’âge de treize ans. Elle rejoint plus tard les Habitations Union et Depaz à Saint-Pierre en tant que coupeuse de canne et amareuse. Elle fréquente les soirées bèlè dès son plus jeune âge et finit par les animer.
- Clémence Cébarec
C’est la patronne du bèlè : elle est en effet considérée comme la plus douée des chanteuses de bèlè de son vivant. Elle était la belle-soeur de Ciméline Rangon, mariée à son frère Stéphane Cébarec dit Blancha, lui-même chanteur de bèlè.
- Pierre Raoul Grivalliers dit Ti Raoul
Né au quartier Pérou à Sainte-Marie, Ti Raoul est tombé dans la marmite du bèlè tout petit.
Après une longue absence hors de la Martinique, il participe à de très nombreux événements autour du bèlè aux quatre coins de l’île et même à l’international : à Cuba, aux Etats-Unis et même au Maroc et en Espagne.
Après son décès en 2017, il reste apprécié de toute la population pour sa voix roucoulante et son talent.
En plus de Ti Raoul, la grande famille Grivalliers compte d’autres fervents défenseurs du bèlè : Ti Raoul, Berthé, leader du groupe “Rezistans”, Clothaire, maître tambouyé, Rémisia, Fortuna et Marie-Jeanne, Victor, les danseuses et danseur.
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