Pêche à la senne

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Ancrée dans les mœurs, la pêche à la senne est une technique de pêche traditionnelle qui a surtout eu le vent en poupe en Martinique durant les 19e et 20e siècles. Cependant, elle se pratique de moins en moins sur l’île. Retour sur cette pratique ancienne mais longtemps la norme, pour avoir le poisson le plus frais qui soit dans sa cuisine !

La place de la pêche en Martinique

La Martinique est une petite île qui entretient un rapport très particulier avec la pêche ! La proximité avec la mer en fait un vivier de marins-pêcheurs, qui trouvent leur vocation dans la proximité avec la mer, un élément très présent dans la vie des Martiniquais. Il était donc impossible que ce métier ne se démocratise pas et il est devenu l’un des plus importants sur l’île depuis le 19e siècle.

Même si le métier de pêcheur est en net recul en raison de la mondialisation et de l’importation de produits issus de la mer, de nombreux marins-pêcheurs subsistent et vendent sur les marchés locaux, le résultat de leur travail en mer.

Qu’est-ce que la pêche à la senne ?

La senne est une technique de pêche traditionnelle qui consiste à utiliser un filet de pêche circulaire d’une longueur variable allant de 100 à 600 m pour capturer du poisson en les encerclant. Cette pratique existait déjà 2 500 ans avant Jésus-Christ, notamment chez les Égyptiens.

Considérée presque comme un sport tant elle est physique, la pêche à la senne porte également le nom le “coup de senne” ou “kout senn” en créole.

En général, deux équipes travaillent en coordination pour tirer sur un côté du filet qui est déployé en arc de cercle, et attrapent grâce à ce système de nombreux poissons tirés jusqu’au rivage.

Un pêcheur en apnée sous l’eau donne le “LA” et signale l’arrivée massive d’un groupe de poissons. Le processus prend en moyenne une bonne demi-heure ! La pêche à la senne est marquée par des valeurs de solidarité. Une fois la pêche accomplie, la récompense tant espérée est enfin là et peut parfois se compter en centaines de kilos : des sardines, du coulirous et bien d’autres sont présents. Elle est ensuite divisée entre les participants qui reçoivent une partie du butin, bien mérité. Une autre partie est vendue au marché et part assurément en moins d’une heure tant le poisson frais est très populaire et demandé !

La jeune génération a, elle, plutôt tendance à délaisser cet aspect traditionnel, même s’il n’est pas rare de voir quelques jeunes venir aider de temps en temps.

peche senne

Où tirer la senne en Martinique ?

Si les conditions météorologiques le permettent, voici les lieux où l’on peut pratiquer la pêche à la senne en Martinique ou admirer ce travail acharné. Il s’agit en général des plages du nord caraïbes :

La valeur symbolique de la pêche à la senne

Assister à cette pêche miraculeuse, c’est assister à un grand moment de solidarité et d’entraide. À l’unisson, ce sont des cris de douleur, de joie et d’allégresse qui se font successivement entendre.

Avec ou sans expérience, touristes comme résidents ou adeptes de cette pratique, tout le monde est le bienvenu pour aider à pêcher le plus de poissons possible. Le maître-mot est donc, CONVIVIALITÉ ! Y participer, c’est aussi faire un bond dans le temps, à l’époque où les bateaux à moteur n’existaient pas et où il fallait aller au large à la force de ses bras pour espérer attraper du poisson pour le dîner.

La pêche à la senne restait un moment de partage qui réunissait la communauté autour d’un objectif précis et commun.

Quels poissons pêcher en Martinique ?

Il existe une grande diversité d’espèces de poissons dans les eaux de la Martinique. Voici quelques exemples de poissons que l’on peut attraper en pêchant en Martinique :

  • Bonite (toute l’année)
  • Carangues (toute l’année)
  • Thazard (toute l’année)
  • Vivaneau (toute l’année)
  • Daurade (début novembre)
  • Espadon (début novembre)
  • Barracuda (à partir de juin)
  • Voilier (à partir de juin)
  • Marlin Bleu (à partir de juin)

Finalement, la pêche à la senne est l’une des activités locales qui offrent un moment chaleureux et unique qui mérite d’être vécu. Quel grand moment de satisfaction lorsque l’on cuisine un poisson que l’on a soi-même pêché ! Vous savez ce que vous avez dans votre assiette, sa provenance, sa méthode de capture, etc. De A à Z, vous avez la mainmise sur ce que vous allez pouvoir déguster. Espérons que cette pratique trouve un écho auprès de la jeune génération et qu’elle ne se perde pas avec le temps et les charges de la vie quotidienne.