1 personne sur 10, soit 34 000 personnes environ, c’est le nombre de personnes en Martinique qui souffrent du diabète, selon la Fédération Française des Diabétiques ! C’est le deuxième département de France le plus touché, juste après les habitants de l’île de la Guadeloupe (où ce sont environ 10,5% de personnes qui sont touchées). Les chiffres augmentent d’année en année, et de nombreux facteurs expliquent cette inquiétante « épidémie ». À titre de comparaison, en France, ce sont 4 millions de personnes qui sont touchées.
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète est une maladie chronique. Elle se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule la glycémie, ou lorsque l’organisme n’utilise pas de manière efficace l’insuline qu’il produit. Souvent, les patients ressentent une forte envie d’uriner, ont souvent faim mais à côté, perdent du poids, éprouvent une augmentation de leur soif, ont une fatigue intense, des somnolences, des picotements, une vision brouillée et des changements d’humeur. Il existe deux types de diabète : celui de type 1 est visé par une prédisposition génétique et intervient après qu’une anomalie du système immunitaire soit détectée, tandis que celui de type 2 est lié à un mode de vie sédentaire, au surpoids ou à une hypertension artérielle, entre autres.

Le diabète en Martinique : un constat alarmant
Pour expliquer ce phénomène, il faut analyser le mode de vie de la population. La santé des habitants est mauvaise, et c’est presque un désert médical où l’accès aux soins est un parcours du combattant. En cause : le vieillissement de la population (les DOM sont amenés, dans un futur proche, à devenir les départements français avec le plus de personnes âgées), le taux élevé d’obésité et de surpoids (plus d’1 adulte sur 2 rencontre ce problème, et ce sont les femmes qui sont le plus touchées par cela) sur l’île, la précarité, la consommation et la sédentarité des habitants. Pour ne rien arranger, une pénurie générale de médecins en tout genre se fait sentir : cardiologue, généralistes ou encore podologues, tous manquent à l’appel, et il faut parfois attendre plus d’un an pour avoir un rendez-vous, car leur présence est inférieure à la moyenne nationale. L’insularité de l’île n’arrange rien.
De nombreuses complications liées à la maladie sont possibles, en effet, de nombreuses hospitalisations pour des amputations sont plus fréquentes en Martinique (et à la Réunion). Les hospitalisations pour insuffisance rénale sont aussi à prendre en compte en Guadeloupe, Guyane, à la Réunion et en Martinique.
De nombreuses associations, comme l’AFD972, se sont données pour mission de changer les habitudes de consommation des habitants, notamment les habitudes alimentaires, mais aussi de sensibiliser, d’éduquer grâce à des actions de prévention auprès de la population et des écoliers. Des ateliers sportifs afin de limiter la sédentarité sont organisés avec l’aide de nutritionnistes et de professionnels.