Une jeunesse sous le signe du voyage
Gauguin est né en 1848, année de l’abolition de l’esclavage, il a des origines espagnoles, amérindiennes qu’il revendiquera toute sa vie durant. Sa mère était connue pour son engagement pour la classe ouvrière, le féminisme, et contre l’esclavage. Après sa scolarité à Orléans, il décide de s’embarquer comme mousse sur un voilier de la marine marchande, il n’a alors que 17 ans. Il sillonne alors l’Amérique latine, Chili, Brésil, il fait une escale à Fort de France où il apprend la mort de sa mère à Paris. Il fait son service militaire, toujours dans la Marine, avant de la quitter en 1871.
De retour à Paris, il mène une vie de bourgeois, il se marie en 1873 avec une danoise qui lui donne cinq enfants. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à la peinture et qu’il commence une collection de tableaux. Cézanne, Monet, Renoir, tous les grands noms de l’époque. C’est aussi à ce moment là qu’il commence à peindre, et rejoint le groupe des impressionnistes.
Ruiné par le krach boursier de 1882, il décide de se consacrer à la peinture et part pour Rouen. Sa femme lassée des problèmes d’argent finit par rentrer au Danemark avec ses cinq enfants. Il est contraint de vendre ses tableaux pour survivre.
Confronté à l’échec de son mariage, et de sa carrière d’artiste peintre, il part en Bretagne, puis s’embarque pour le Panama en 1886.
“Je m’en vais au Panama pour vivre en sauvage. Je connais une petite île de Tabogas dans le Pacifique ; elle est presque inhabitée, libre et très fertile. J’emporte mes couleurs et mes pinceaux et je me retremperai loin de tous les hommes.”
Déçu par le Panama, il décide de s’embarquer pour la Martinique avec le peintre Charles Laval, au début du mois de juin 1887.
Gauguin “au pays des dieux créoles”
Paul Gauguin séjourne en Martinique de juin à novembre 1887. Quatre mois pendant lesquels il est ébloui par la beauté de l’île, “ce pays merveilleux où il y a à faire pour un artiste.”
A son arrivée sur l’île, il loge dans une case à deux kilomètres de Saint Pierre, à l’Anse Turin. Il s’intéresse particulièrement au ballet incessant de femmes du Carbet qui allaient vendre des fruits à Saint Pierre. Cela donnera un tableau nommé “ allées et venues”, la scène décrit des femmes qui veanient chaque matin cueillir des goyaves, mangues et noix de coco qu’elles portaient jusqu’au marché de Saint Pierre.
Gauguin est fasciné par les paysages, “la mer avec une plage de sable pour prendre son bain et de chaque côté des cocotiers et autres arbres fruitiers admirables pour le paysagiste”.
S’il fréquente assidûment la ville de Saint Pierre (haut lieu culturel de l’époque), on en trouve nulle trace dans ses peintures, il ne veut voir que les ruraux et leur environnement. Ses œuvres représentent également un témoignage de la société martiniquaise au XIX e siècle, en particulier de la vie rurale.
Retrouvez toute l’expérience martiniquaise du peintre au Musée Gauguin, maintenant centre d’interprétation Paul Gauguin au Carbet, à l’Anse Turin, qui était l’adresse du peintre en Martinique.