La radio an tjè péyi-a

Aujourd’hui, c’est la Journée Mondiale de la Radio. La première émission radio sur le sol français a fêté récemment ses 100 ans. Remontons en 1921, le 24 décembre à Paris, où le premier concert est diffusé publiquement sur les ondes de Radio Tour Eiffel. Progressivement, de nouvelles stations se sont multipliées pour en faire très vite un média très populaire. En Martinique, la radio fait partie du quotidien de la population, et ce, pour plusieurs raisons. En tant que véritable compagnon de vie, aux multiples facettes, la radio tient une place centrale dans les foyers martiniquais. Martinique Air Local a interrogé 3 profils. Vous reconnaissez-vous dans l’un d’entre-eux ?

radio illustration

Céline, “Ça m’enrichit, ça me permet de savoir ce qui se passe en Martinique”

radio infos

Céline nous vient de Ducos, elle s’apprête à fêter ses 66 ans dans quelques jours. Cette mère de famille à la retraite utilise le plus souvent sa radio sur les ondes de RCI à des fins informatives. Dès son réveil, son poste de radio situé dans sa chambre, près de son lit, est allumé. “J’écoute la météo, pour savoir si je dois aller marcher ou pas. Je veux aussi savoir les coups de gueule, les coups de cœur, tout ça. Donc j’écoute et puis après je prends le journal de 8h. Je sors de mon lit, je prends mon café et je regarde pour prendre le journal de 8h.”

En matière d’informations, Céline prend en compte tout ce qui peut lui être utile ou être utile à son entourage. “J’allume la radio pour le Journal de 7h, pour voir ce qui se passe. Il y a également d’autres émissions, notamment “Un Jour, une Entreprise”. Et puis, il y a les faits divers, ou des témoignages de médecins, de spécialistes. Ça permet de rester en veille, de ne pas être tout seul non plus. Et je fais mon ménage en même temps, donc, j’écoute la radio. Il y a des émissions sur la santé, il y a des professionnels qui parlent, qui mettent au courant de certaines choses qui sont vraiment importantes. Sur le régime à adopter, par exemple pour les personnes comme moi, etc…”

Quand elle était salariée d’entreprise, la radio était toujours aussi présente pour Céline. À la maison, en voiture, et même sur son lieu de travail, elle trouvait le temps de s’informer quand elle pouvait. “Quand je travaillais, j’avais le même rapport à la radio. J’écoutais au moins le journal de 7h, voire même de 6h, ça dépendait. En voiture, chez moi si j’ai le temps. J’avais même une radio au travail, ça dépendait de ce que j’avais à faire, ce n’est pas tout le temps que j’écoutais”.

Céline n’est pas très joueuse, elle préfère laisser la chance aux autres. Son intérêt est tourné vers l’information, et non le divertissement, ni les jeux. “Je ne joue pas parce que je me dis qu’il y a des gens qui sont beaucoup plus dans le besoin que moi, donc bon je ne vois pas l’intérêt”.

Parlons des fameux avis d’obsèques, l’information la plus détestée des enfants et qui pourtant est très populaire aux Antilles noussommesdesmacrelles. Qui dans sa jeunesse n’a jamais eu à écouter sur le chemin de l’école les avis d’obsèques dans la voiture de Maman ou de Papa ? Avouez ce sentiment de honte à l’époque, surtout quand la radio jouait bien fort, adan loto-a ki pa té ta nou ! Pour ce qui est de Céline, elle est très sélective à ce propos. “J’écoute la liste, et si vraiment je connais quelqu’un, à ce moment-là, je peux écouter pour en savoir plus. Mais je trouve que c’est fatigant”.

🙌 Merci Céline, tu comprends notre souffrance quand nous étions enfants et que nous devions nous taire pour écouter cette interminable liste… Erf. 😪

Marie-Alice, “Je peux participer au culte à distance via la radio

radio spirituel noir et blanc

Passons maintenant à Marie-Alice, 58 ans du Lamentin. La radio tient une place essentielle dans sa vie spirituelle. Peu importe le support utilisé : téléphone, ordinateur, poste de radio classique, elle peut, sans se déplacer, entretenir sa foi spirituelle. “La radio pour moi c’est un point fort dans mon foyer. Je l’écoute soit sur mon portable, soit sur l’ordinateur, je reçois beaucoup d’informations, ça me fait du bien. Surtout avec ce virus qui court je ne peux pas trop me déplacer, donc c’est très bien que la radio existe. Comme ça je peux participer au culte à distance via la radio. Je peux recevoir des informations, je suis mon culte chez moi, je passe mes louanges, donc ça me fait du bien”.

Son agenda religieux étant très chargé. La radio lui procure un bien-être car elle a l’opportunité de se nourrir, un peu plus chaque jour, de louanges et prières.

“J’écoute le culte sur Radio Merci Seigneur le dimanche matin, de 9h à 11h. Et en semaine il y a aussi les réunions de prières. Le vendredi c’est le “Cri de Minuit” de 21 heures à minuit. Ça me fortifie, ça fortifie mon âme. J’écoute la parole de Dieu par le biais de la radio. Donc c’est bien qu’il y ait la radio puisque, on ne peut pas trop se réunir. Dans la semaine, le mardi et le jeudi, c’est étude biblique et le dimanche c’est le culte, voilà”.

À la radio, il n’y a pas que ça, la journée, il y a des messages qui passent, il y a des témoignages, beaucoup d’édifications.

Mis à part les horaires du culte, Marie-Alice n’a pas d’heures précises pour écouter sa radio. Elle est quasiment allumée tout le temps. Elle se sert également de sa radio pour rester informée et se focalise sur les bonnes ondes, les bonnes nouvelles. ”J’écoute Martinique 1ère, RCI, Radio Évangile Martinique, Radio Merci Seigneur. J’écoute un peu de tout, je suis polyvalente. J’allume ma radio dès que je me réveille, soit 6h30-7h00. Même quand je m’absente de la maison, je laisse ma radio allumée. Je l’éteins le soir quand c’est l’heure du Journal. Et voilà, la télé prend le relais de la radio”.

Cassandra, “Je suis une passionnée des jeux radio”

radio ludique

Finissons avec Cassandra, 31 ans, de Ducos. Nous avons affaire à une aficionada des jeux radio. Elle affirme clairement que la radio est son terrain de jeu. Je pense que ce témoignage vous donnera envie de jouer. Me concernant, elle m’a donné envie de jouer.

D’ailleurs elle joue… et elle gagne. Comme au loto, beaucoup de personnes se disent, “il n’y a que les autres qui gagnent”. Hé bien Cassandra a joué et a gagné, et pas qu’une fois. Je vous laisse lire son témoignage fascinant. Elle vous livre également quelques astuces. Qui sait, peut-être que vous aussi vous gagnerez de beaux lots grâce à la radio. En espérant qu’elle ne se fâchera pas si vous gagnez à sa place. 😂🤣

“Je suis Cassandra. J’ai 31 ans. Je suis une fanatique des jeux radio. J’ai commencé à jouer réellement aux jeux à la radio à l’âge de 14 ans. J’ai toujours aimé gagner en fait. Donc en fait pour moi le challenge, c’était pas juste de participer, c’était vraiment, GAGNER.

J’ai fait énormément de jeux. J’ai gagné pas mal de lots, dont un billet d’avion A/R Fort-de-France/Paris. J’ai gagné six téléphones portables, des places de cinéma à foison, des pass pour aller en soirées, des paniers garnis, j’ai gagné pas mal de choses. J’ai commencé à jouer sur NRJ, c’était la radio des jeunes. À 14 ans, c’était la radio que j’écoutais en tout cas à mon époque, la radio qu’on écoutait le plus. Ensuite ça c’est élargi à RCI. Donc j’ai beaucoup joué sur NRJ, RCI et aussi un peu sur Trace FM. Beaucoup moins sur Trace parce qu’on ne peut pas écouter toutes les radios en même temps. Mais je suis une passionnée des jeux radio. À chaque jingle, à chaque instant de jeu, je suis présente. J’aimais énormément les jeux du midi sur RCI. Je branchais ma radio sur le canal de RCI et je me retrouvais avec 2-3 téléphones à jouer en même temps. Le téléphone fixe, celui de ma mère, de mon frère. Bref, tous les téléphones possibles disponibles dans la maison. Et même des fois je partais, ça me prenait sur la route, je m’arrêtais carrément pour écouter la radio et pouvoir participer [RIRES]. Je mettais tout le monde à contribution.

J’ai même eu la mésaventure [RIRES] d’être, je ne vais pas dire bannie, parce que bon c’est pas vraiment le mot, mais j’ai été interdite de jeu quelque temps sur NRJ. Parce que j’appelais trop souvent, et du coup je gagnais trop souvent. Après j’avais une petite astuce, c’est que je mettais les cadeaux, les lots au nom de ma mère, de ma belle-mère, ou de mon mari. Je faisais un peu gagner tout le monde on va dire. Mais au final c’est moi qui gagnais parce que c’est moi qui participais aux jeux.

Je suis partie dix ans en Métropole. Donc pendant dix ans, on peut dire que j’ai arrêté de jouer, sauf quand je venais en vacances. Alors dès que je posais le pied en Martinique, le lendemain, ça y est, je recommençais les jeux parce que c’était une vraie passion. Là je suis revenue définitivement au Pays depuis le mois d’octobre, et je m’y suis remise, mais petit à petit. Bon à 31 ans, je n’ai pas le même temps disponible que lorsque j’en avais quinze. Mais c’est toujours aussi passionnant et motivant. C’est quelque chose que j’apprécie énormément, et j’aime ce stress on va dire. Être au taquet, est-ce que ça va répondre ? Est-ce que je vais gagner ?

Et voilà, franchement c’est génial, c’est quelque chose que j’apprécie énormément. D’ailleurs, je conseille à tout le monde de le faire, parce que c’est vraiment une expérience formidable.

Initialement exploitée à des fins militaires, la radio s’est très vite installée dans le quotidien des foyers. En Martinique, elle est ancrée dans nos habitudes, que ce soit d’ordre informatif, spirituel ou ludique. La radio ne sert donc pas qu’à écouter de la musique ou à s’ambiancer dans les embouteillages gwo l***. 🤭 Je vais m’arrêter là, l’ambiance du carnaval semble vouloir m’appeler. À bientôt.

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Andrée-Coralie AMABLE

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