C’est sur les réseaux sociaux grâce à Google mon ami que j’ai découvert l’existence du site An Mao Héritage qui se situe au Morne Gommier au Marin. Je suis férue d’histoire et encore plus quand il s’agit de la connaissance de l’histoire de mes ancêtres. Que vous soyez de passage sur notre magnifique île, un Martiniquais passionné d’histoire ou simplement curieux, cet article est fait pour vous !

AN MAO: l’histoire d’une quête personnelle
C’est un Vendredi Saint que j’ai décidé de partir à la découverte du site An Mao Héritage. J’ai été chaleureusement accueillie par M. Pierre-Yves Panor et sa charmante épouse. Ce passionné d’histoire de retour dans sa commune natale se pose des questions à propos de son histoire et commence à faire des recherches sur ses ancêtres, il réussit à trouver dans les archives Lise celle qui a donné naissance à sa famille, suite à cette découverte, les questions s’enchaînent: “ Qui était-elle ? Comment était -elle ?”. Ce qui donna finalement la création du site An Mao Héritage. D’où vient le nom An Mao ? Ce nom hérité des anciens fait tout simplement référence au Mao, j’ai appris qu’il existait trois types de Mao : le maonwe, le maoblan et le maobaba . C’est un espace qui a accueilli des esclaves marrons ( le terme marron désigne un esclave fugitif), un véritable lieu de mémoire, de transmission et de réflexion pour une humanité encore plus belle à travers les yeux d’un Marinois passionné.

Ma découverte du site
J’ai eu la chance de visiter ce lieu en compagnie d’un groupe de touristes fort sympathique. Dès l’entrée le ton est donné, “ Je refuse toute histoire qui m’emmure dans le passé, les ressentiments, dans le désir et dans la violence, désir de punir de venger. La seule histoire que j’accepte, c’est l’histoire du progrès humain. L’histoire que je fais mienne est celle de toutes celles et de tous ceux qui se sont battus pour le triomphe de la liberté et de la fraternité. La visite débute par un petit cours d’histoire sur l’abolition de l’esclavage, le commerce triangulaire et le commerce des épices. J’ai sélectionné selon moi les moments forts de cette visite, en premier lieu le jardin regroupant les plantes médicinales utilisées par les anciens dans les mornes ( Larmes de Job pour tonifier la rate et drainer l’humidité en cas de rétention d’eau, le Fonsan pour les règles insuffisantes et la tension, la Sidjin pour se protéger du soleil, la racine était utilisée pour la fabrication des paniers caraïbes…), j’ai découvert des plantes que je ne connaissais pas, mais qui appartiennent désormais au patrimoine Martiniquais, nos fameux rimed razié que l’on peut désormais se procurer en pharmacie. Ensuite, nous avons pénétré dans le jardin de l’amour ( vous pouvez inscrire un voeu sur une feuille et la jeter en l’air, la plante qui naîtra de cette feuille renforcera votre amour selon la légende des ancêtres), j’ai trouvé cela fort romantique, je me suis bien évidemment prêté au jeu mais je ne vous dirai pas mon voeu. M. Panor a voulu aussi rendre hommage à Aimé Césaire fondateur du concept de la négritude qui l’a inspiré dans sa quête identitaire grâce au coin des balisiers ( le logo du Parti Progressiste Martiniquais étant réprésenté par une fleur de balisier stylisée), le mémorial de l’abolition de l’esclavage, le jardin des ustensiles.Nous avons eu l’honneur d’avoir un petit intermède musical de M.Panor lui-même. La visite se termine par un petit tour dans la boutique de souvenirs tenu par sa charmante épouse. J’avouerai que je n’ai pas vu le temps passer.
Vous l’aurez compris plus qu’une simple visite touristique, il s’agit d’une expérience humaine qui j’en suis certaine vous enrichira .