Les dates du Carnaval Martinique 2024
Le carnaval est un évènement très attendu et se prépare. Afin de programmer votre carnaval Martinique 2024, nous vous communiquons les dates des jours gras : du Dimanche 11 au Mercredi 14 février 2024. Le mercredi des Cendres coïncidera donc avec la Saint-Valentin. Vous serez attristé par la disparition de Vaval qui sonne la fin du carnaval mais la célébration de l’amour pourra vous consoler.
Jour 1 : le dimanche gras
Ce premier jour officiel dédié aux festivités de Carnaval est le dimanche. C’est le jour de la révélation de Sa majesté Vaval. Ses sujets s’empressent dans les rues de Fort-de-France afin de découvrir son nouveau visage. Les commentaires et interprétations ne manquent pas pour comprendre sa représentation, son message, son image en fonction des préoccupations et de l’actualité.
La royauté n’est pas uniquement attribuée au roi Vaval, puisque les Reines et mini-reines du carnaval sont révélées le lundi gras. Ce jour est moins bien fréquenté que les autres et se présente comme un échauffement pour les jours à venir.
Jour 2 : le lundi gras
C’est le jour du mariage burlesque. Ce jour casse les codes, il n’y a pas de barrière de genre ou de sexe. Les hommes sont les mariées et les femmes les mariés. Les robes de mariée traditionnelles ou non sont de sortie ce jour.
Jour 3 : le mardi gras
C’est le jour où les Diables rouges sont de sortie : ces personnages intrigants ou effrayants rappellent le fort héritage africain des Martiniquais. Ce déguisement est paré de rouge et de masques impressionnants grimant le visage du diable, avec de nombreuses cornes de bovidés et des miroirs. Ce jour, ne venez pas déguisés d’une autre couleur que le rouge, ou préférez le noir à la rigueur, au risque de mettre en colère Papa Djab.
Jour 4 : Mercredi des Cendres
Ce jour sonne la fin du carnaval et le déchirement de devoir dire adieu au roi Vaval. L’emblème de notre carnaval est brûlé et accompagné de ses veuves qui ne peuvent cesser de pleurer son départ. Elles portent une branche de corossolier, dont les feuilles sont réputées pour leurs vertus apaisantes.
Ce dernier jour indique également le début du Carême, période de privation pour de nombreux adeptes de l’église catholique.
La naissance d’un carnaval unique
C’est dans une période qui a marqué la naissance du peuple martiniquais, qu’est né le carnaval. Les colons Européens ont emmené avec eux cette fête païenne qui était en principe non autorisée aux esclaves. Pourtant, ceux-ci ont trouvé grâce à ses jours de fêtes, un moyen de se libérer et même de tourner en dérision cette autorité déshumanisante. En utilisant leur héritage africain, leurs moyens et donc leurs propres instruments, ils ont su créer un carnaval qui leur ressemble et les rassemble.
Depuis son émergence au 17 ème siècle, c’est dans la ville de Saint-Pierre que le carnaval réunissait la population Martiniquaise. Après l’éruption de la Montagne Pelée en 1902, la célébration n’a pas perdu sa popularité.
Fort-de-France étant devenu le nouveau chef-lieu, les carnavaliers ont trouvé là un nouvel espace pour célébrer le plus grand rassemblement populaire de Martinique. Grâce à ce nouveau souffle et à cette popularité, le carnaval est devenu un évènement à programmer dans toutes les communes de l’île.
Un carnaval symbole de renaissance
Le carnaval à la martiniquaise possède son propre roi, le fameux Vaval. Ce mannequin géant ou Bwa Bwa en créole n’est pas qu’une représentation accessoire, c’est celui qui dicte le déroulement des festivités durant les 4 jours gras, jours officiels des célébrations du carnaval.
Sa Majesté Vaval, roi de la Martinique
Bien plus qu’un géant fait de papier, de carton, de fer et d’autres matériaux, Vaval est la principale divinité du carnaval martiniquais. La fabrication de Vaval demande toute une programmation : il faut veiller l’actualité car il met chaque année en évidence, les faits de sociétés ou les événements marquants. Ces faits politiques, sanitaires, sociétaux sont souvent polémiques car mal vécus par les habitants. Les représenter et les brûler par la suite à travers Vaval est une façon de détruire et d’enterrer ces évènements.
Vaval a par exemple représenté des hommes politiques, des virus ou encore des animaux responsables de ces maladies tels les moustiques. Les événements qu’il relate et la façon de le faire ne sont pas toujours au goût de tous.
Les étudiants en école d’art qui ont conçu le Vaval du carnaval de Martinique 2023 ont tenu à représenter la violence par arme à feu très persistante sur notre île. L’année précédente, de nombreux jeunes hommes ont perdu la vie à cause de la problématique de trafic d’armes. Ce Vaval dénonce ce phénomène tout en caricaturant le mode de vie de ces jeunes.
Une renaissance souvent prématurée
La période du carnaval en Martinique est tant attendue qu’aussitôt après les célébrations de Noël, les premières sonorités des groupes à pied se font entendre. Ils s’entraînent bel et bien 2 mois avant les jours gras ! Vous pourrez retrouver de nombreuses formations aux sonorités diverses et variées. On peut citer quelques groupes incontournables tels que les mythiques Plastik System Band, Tanbou Bô Kannal qui fête ses 50 ans pendant le carnaval 2023 ou encore VaKband.
Les parades ou autres vidés s’emparent des rues tel le fameux vidé en pyjama qui a lieu chaque année dans plusieurs communes et quartiers de l’île.
Les vidés sont des rassemblements plus ou moins spontanés qui prennent naissance dans les quartiers de l’île. Les personnes qui le souhaitent se joignent aux groupes à pied pour courir le vidé et se défouler.
Le vidé en pyjama a la particularité de se dérouler très tôt le matin, avant le lever du soleil. Cette pratique est très appréciée des carnavaliers car elle ne nécessite pas un costume très élaboré. Il suffit de se réveiller et d’aller parader avec son linge de nuit.
Un carnaval qui raconte des histoires
Cet événement culturel sans pareil, grâce à ses personnages phares, rappelle ses origines, des croyances populaires, ainsi que des mythes et légendes qui ont traversé les âges et les époques.
Parmi ces personnages emblématiques, on peut citer :
- le Nèg Gwo Siwo, qui rend hommage aux Nèg Mawon. Cette tradition consiste à s’enduire le corps de mélasse de la tête aux pieds.
- Mariyan-Lapo-Fig, qui rappelle des figures rituelles d’Afrique, ainsi que l’ours Mariyan et son dompteur dans les traditions européennes.
- Caroline zié-loli, cette femme beaucoup trop dévouée qui porte son ivrogne de mari sur le dos.
- Les Hommes d’Argile, qui s’enduisent d’argile et se figent tels des statues en mettant en avant l’art ancestral qu’est la poterie.
- Les Diables Rouges, qui, venus d’Afrique, sortent effrayer les carnavaliers le Mardi gras.